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morables. Quoique Constantin trouvât une résistance opiniâtre, il vint à bout de terrasser ces redoutables adversaires ; et les Goths achetèrent la permission de se retirer honteusement, en rendant le butin qu’ils avaient pris. Cet avantage ne satisfaisait pas l’indignation de l’empereur. Décidé à châtier, en même temps qu’il les repoussait, des Barbares insolens qui avaient osé envahir le territoire de Rome, après avoir réparé le pont construit par Trajan, il passa le Danube à la tête de ses légions, et pénétra dans les retraites les plus inaccessibles de la Dacie[1] ; et, après avoir exercé une vengeance sévère, il consentit à donner la paix au peuple suppliant des Goths, à condition qu’ils lui fourniraient un corps de quarante mille soldats toutes les fois qu’il l’exigerait[2]. De pareils exploits honorent sans doute ce prince, et furent utiles à l’empire ; mais on doute qu’ils puis-

    champs de bataille. On suppose que les jeux sarmates célébrés dans le mois de novembre, tirent leur origine du succès de cette guerre.

  1. Dans les Césars de Julien (p. 329, comment. de Spanheim, p. 252) Constantin se vante d’avoir réuni à l’empire la province (la Dacie) que Trajan avait subjuguée ; mais Silène donne à entendre que les lauriers de Constantin ressemblaient aux jardins d’Adonis, qui se fanent et se flétrissent presque au moment où ils se montrent.
  2. Jornandès, De rebus geticis, c. 21. Je ne sais s’il est possible de s’en rapporter entièrement à cet écrivain : une pareille alliance a un air bien moderne, et ne s’accorde guère avec les maximes adoptées dans le commencement du quatrième siècle.