Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/469

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le plus aimable, qui avait reçu, avec le titre de César, le commandement du Rhin, signala sa valeur et son habileté par plusieurs victoires sur les Francs et sur les Allemands. Il apprit aux Barbares de cette frontière à redouter le fils aîné de Constantin et le petit-fils de Constance[1]. L’empereur s’était réservé le département plus important et bien plus difficile du Danube. Les Goths, qui, sous les règnes de Claude et d’Aurélien, avaient senti le poids des armes romaines, respectèrent la puissance de l’empire, même au milieu des discordes intestines qui le déchirèrent après la mort de ces princes. Mais cinquante ans de paix avaient alors réparé les forces de cette nation belliqueuse. Il s’était élevé une nouvelle génération qui ne se ressouvenait plus des malheurs des anciens temps. Les Sarmates des Palus Méotides suivirent les étendards des Goths, comme sujets ou comme alliés ; et ces Barbares réunis fondirent tout à coup sur les provinces illyriennes. Campona, Margus et Bononia[2], paraissent avoir été le théâtre de plusieurs siéges et de plusieurs combats[3] mé-

  1. Nazarius, Panegyr. vet., x. Quelques médailles représentent la victoire de Crispus sur les Allemands.
  2. Aujourd’hui Bude la vieille, en Hongrie, Kastolalz et Biddin ou Viddin, dans la Mœsie, sur le Danube. (Note de l’Éditeur.)
  3. Voyez Zosime (l. II, p. 93, 94), quoique la narration de cet historien ne soit ni claire ni conséquente. Le panégyrique d’Optacien (c. 23) parle d’une alliance des Sarmates avec les Carpiens et les Gètes, et il désigne les différens