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cours immédiat et suffisant à ceux qui produiraient devant le magistrat les enfans que leur pauvreté ne leur permettrait pas d’élever. Mais la promesse était trop magnifique, et les moyens de la remplir avaient été fixés d’une manière trop vague, pour produire aucun avantage général ou permanent[1]. La loi, quoiqu’elle mérite quelques éloges, servit moins à soulager qu’à exposer la misère publique. Elle demeure aujourd’hui comme un monument authentique, pour contredire et confondre des orateurs vendus, trop contens de leur propre situation, pour supposer que le vice et la misère pussent exister sous le gouvernement d’un prince si généreux[2].

    celui-ci qu’on peut dire avec vérité, que le malheur des temps en fut l’occasion. L’Afrique avait beaucoup souffert de la cruauté de Maxence : Constantin dit positivement qu’il a appris que des parens, pressés par la misère, y vendaient leurs enfans. L’ordonnance est plus précise, plus mûrement réfléchie que la précédente ; le secours à donner aux parens et la source où il doit être puisé y sont déterminés. (Code Théod., l. XI, tit. 27, c. 2.) Si l’utilité directe de ces lois ne put être fort étendue, elles eurent du moins le grand et heureux résultat d’établir une opposition décisive entre les principes du gouvernement et ceux qui avaient régné jusque alors parmi les sujets. (Note de l’Éditeur.)

  1. Code Théodosien, l. XI, titre 27, tome IV, p. 188, avec les observations de Godefroy. Voyez aussi l. V, tit. 7-8.
  2. Omnia foris placita, domi prospera, annonæ ubertat fructuum copiâ, etc. (Panegyr. vet., X, 38.) Ce discours de Nazarius fut prononcé le jour des quinquennales des Césars, le 1er mars de l’année 321.