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cesseurs de leurs pères. Crispus et le jeune Constantin furent bientôt après déclarés Césars en Occident. Dans l’Orient, le jeune Licinius parvint à la même dignité. Par cette double portion d’honneurs, réunie dans sa famille, le vainqueur constatait la supériorité de ses armes et de sa puissance[1].

Paix générale. Lois de Constantin. A. D. 315-323.

La réconciliation de Constantin et de Licinius, quoique envenimée par le ressentiment et par la jalousie, par le souvenir des injures récentes et par l’appréhension de nouveaux dangers, maintint cependant durant plus de huit années la tranquillité de l’univers romain. Comme vers cette époque commence une suite très-régulière des lois impériales, il ne serait pas difficile de rapporter les règlemens civils qui employèrent le loisir de Constantin. Mais ses institutions les plus importantes se trouvent étroitement liées au nouveau système de politique et de religion, qui ne fut parfaitement établi que dans les derniers temps et dans les années paisibles de son

  1. Zosime (l. II, p. 93); l’anonyme de Valois, p. 713 ; Eutrope, X, 5 ; Aurelius-Victor ; Eusèbe, in chron. ; Sozomène, l. I, c. 2. Quatre de ces écrivains assurent que la promotion des Césars fut un des articles du traité. Il est cependant certain que le jeune Constantin et le fils de Licinius n’étaient pas encore nés, et il est très-vraisemblable que la promotion se fit le 1er mars de l’année 317. Il avait probablement été stipulé dans le traité que l’empereur d’Occident pourrait créer deux Césars, et l’empereur d’Orient un seulement ; mais chacun d’eux se réservait le choix des personnes.