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tion de Valens est le premier article du traité[1].» La nécessité contraignit d’accepter cette condition humiliante. Après un règne de quelques jours, le malheureux Valens perdit la pourpre et la vie. Dès que cet obstacle eut été levé, la tranquillité de l’univers romain fut bientôt rétablie. Si les défaites successives de Licinius avaient épuisé ses forces, elles avaient développé son courage et ses talens. Sa situation était presque désespérée ; mais les efforts du désespoir sont souvent formidables. La prudence de Constantin préférait un avantage considérable et certain au hasard douteux d’une troisième bataille.

Traité de paix. Décembre.

Il consentit à laisser son rival, ou comme il appelait de nouveau Licinius, son ami et son frère, en possession de la Thrace, de l’Asie Mineure, de la Syrie et de l’Égypte. Mais les provinces de la Pannonie, de la Dalmatie, de la Dacie, de la Macédoine et de la Grèce, furent cédées à l’empereur d’Occident ; et les états de Constantin s’étendirent depuis les confins de la Calédonie jusqu’à l’extrémité du Péloponnèse. Il fut stipulé par le même traité, que trois jeunes princes, fils des empereurs, seraient désignés suc-

  1. Pierre Patrice, Excerp. legat., p. 27. Si l’on pense que γαμβρος signifie plutôt gendre que parent, on peut conjecturer que Constantin, prenant le nom de père et en remplissant les devoirs, avait adopté ses frères et sœurs, enfans de Théodora. Mais, dans les meilleurs écrivains, γαμβρος signifie tantôt un mari, tantôt un beau-père, et quelquefois un parent en général. Voyez Spanheim, observat. ad Julian. orat., I, p. 72.