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siége d’Héraclée : dès qu’il se fut emparé de cette ville, il fut étonné d’apprendre que Licinius campait à la distance de dix-huit milles seulement. Après une négociation infructueuse, dans laquelle les deux empereurs s’efforcèrent chacun de corrompre la fidélité de leurs partisans respectifs, ils eurent recours aux armes. [Défaite. 30 avril.]Le souverain de l’Asie commandait une armée de plus de soixante-dix mille hommes, composée de vétérans bien disciplinés. Licinius, qui n’avait environ que trente mille Illyriens, fut d’abord accablé par la supériorité du nombre. Ses talens militaires et la fermeté de ses troupes rétablirent le combat ; il remporta une victoire décisive. La diligence incroyable de Maximin dans sa fuite a été beaucoup plus célébrée que sa valeur sur le champ de bataille. Vingt-quatre heures après, on le vit pâle, tremblant et dépouillé de ses ornemens impériaux à Nicomédie, ville éloignée de cent soixante milles du lieu de sa défaite. Les richesses de l’Asie n’avaient cependant pas encore été épuisées ; et, quoique l’élite des vétérans de Maximin eût péri dans la dernière action, il pouvait encore, avec du temps, lever de nombreuses troupes dans la Syrie et dans l’Égypte ; mais il ne survécut que trois ou quatre mois à son infortune. Sa mort, arrivée à Tarse, a été diversement attribuée au désespoir, au poison et à la justice divine. [Et mort du premier de ces princes. Août.]Comme Maximin manquait également de talent et de vertu, il ne fut regretté ni du peuple ni des soldats. Les provinces de l’Orient, délivrées des terreurs d’une