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gantes de son père. D’un autre côté, Maximien déclarait que son nom et ses talens avaient seuls établi sur le trône un jeune prince téméraire et sans expérience. Une cause si importante fut plaidée devant les gardes prétoriennes. Ces troupes, qui redoutaient la sévérité du vieil empereur, embrassèrent le parti de Maxence[1]. On respecta toutefois la vie et la liberté de Maximien, qui se retira en Illyrie, affectant de déplorer son ancienne conduite, et méditant en secret de nouveaux complots. Mais Galère, qui connaissait son caractère turbulent, le força bientôt à quitter ses domaines, et le dernier asile du malheureux fugitif fut la cour de Constantin[2]. Ce prince habile eut pour son beau-père les plus grands égards : et l’impératrice Fausta le reçut avec toutes les marques de la tendresse filiale. Maximien, pour éloigner tout soupçon, résigna une seconde fois la pourpre[3], protestant qu’il était enfin convaincu de

  1. Lactance, De mort. persec., c. 28. Zosime, l. II, p. 82. On fit courir le bruit que Maxence était le fils de quelque Syrien obscur, et que la femme de Maximien l’avait substitué à son propre enfant. Voyez Aurelius-Victor, Anon., Val. et Panegyr. vet., IX, 3, 4.
  2. Ab urbe pulsum, ab Itallâ fugatum, ab Illyrico repudiatum, tuis provinciis, tuis copiis, tuo palatio recepisti. (Eumène, Paneg. vet., VII, 14.)
  3. Lactance, De mort. persec., c. 29. Cependant lorsque Maximien eut résigné la pourpre, Constantin lui conserva la pompe et les honneurs de la dignité impériale ; et dans toutes les occasions publiques, il donnait la droite à son beau-père. (Panégyr. vet., VII, 15.)