Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/412

Cette page a été validée par deux contributeurs.

son âge avancé, passa les Alpes, sollicita une entrevue personnelle avec le souverain de la Gaule, et lui offrit sa fille Fausta, qu’il avait amenée avec lui, comme le gage de la nouvelle alliance. Le mariage fut célébré dans ville d’Arles avec une magnificence extraordinaire ; et l’ancien collègue de Dioclétien, ressaisissant tous les droits qu’il prétendait avoir à l’empire d’Occident, conféra le titre d’Auguste à son gendre et à son allié. En recevant cette dignité des mains de son beau-père, Constantin paraissait embrasser la cause de Rome et du sénat ; mais il ne s’exprima que d’une manière équivoque ; et les secours qu’il fournit furent lents et incapables de faire pencher la balance. Il observait avec attention les démarches des souverains de l’Italie et de l’empereur d’Orient, qui allaient bientôt mesurer leurs forces, et il se préparait à consulter, dans la suite, sa sûreté et son ambition[1].

Galère envahit l’Italie.

Une guerre si importante exigeait la présence et les talens de Galère. À la tête d’une armée formidable, rassemblée dans l’Illyrie et dans les provinces orientales, il entra en Italie, résolu de venger la mort de Sévère, et de châtier les Romains rebelles, ou, comme s’exprimait ce Barbare furieux, avec le projet d’exterminer le sénat et de passer tout le peuple au fil de l’épée. Mais l’habile Maximien avait

  1. Le sixième panégyrique fut prononcé pour célébrer l’élévation de Constantin ; mais le prudent orateur évite de parler de Galère ou de Maxence. Il ne se permet qu’une légère allusion à la majesté de Rome, et aux troubles qui l’agitent.