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Il n’est pas étonnant que dans une province, et au sein d’une famille distinguée seulement par la profession des armes, il n’ait point cultivé son esprit, et qu’il ait montré, dès ses premières années, peu de goût pour les sciences[1]. [Ann. 292.]Il avait environ dix-huit ans lorsque son père fut nommé César ; mais cet heureux événement fut accompagné du divorce de sa mère ; et l’éclat d’une alliance impériale réduisit le fils d’Hélène à un état de disgrâce et d’humiliation. Au lieu de suivre Constance en Occident, il resta au service de Dioclétien. L’Égypte et la Perse

    honora du nom d’Hélenopolis, et que Justinien embellit de superbes édifices (Procope, De ædif., V, 2). À la vérité, il est assez probable que le père d’Hélène tenait une auberge à Drepanum, et que Constance put y loger lorsqu’il revint de son ambassade en Perse, sous le règne d’Aurélien. Mais, dans la vie errante d’un soldat, le lieu de son mariage et celui de la naissance de ses enfans ont très-peu de rapport l’un avec l’autre. 3o. La prétention de Naissus est fondée sur l’autorité d’un auteur anonyme dont l’ouvrage a été publié à la fin de l’Histoire d’Ammien, p. 710, et qui travaillait en général sur de très-bons matériaux. Cette troisième opinion est aussi confirmée par Julius Firmicus (De Astrologiâ, l. I, c. 4), qui florissait sous le règne de Constantin. On a élevé quelques doutes sur la pureté du texte de Firmicus et sur la manière d’entendre ce passage ; mais ce texte est appuyé sur les meilleurs manuscrits ; et, quant à la manière dont il faut l’entendre, cette interprétation a été habilement défendue par Juste-Lipse, De Magnitudine rom., l. IV, c. 11, et supplément.

  1. Litteris minùs instructus, Anon., ad Ammianum, p. 710.