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traînées par l’esprit de rapine, elles voulaient pénétrer dans les climats opulens du Midi[1]. La nomination des rois d’Ibérie, que les monarques persans cédèrent aux empereurs, contribua beaucoup à la force et à la sûreté de la puissance romaine en Asie[2]. L’Orient goûta pendant quarante années les douceurs d’une tranquillité profonde ; le traité conclu entre les deux monarchies rivales fut régulièrement observé jusqu’à la mort de Tiridate. À cette époque, le gouvernement de l’univers se trouva entre les mains d’une nouvelle génération, dirigée par des intérêts opposés et par des passions différentes. Ce fut alors que le petit-fils de Narsès entreprit une guerre longue et mémorable contre les princes de la maison de Constantin.

Triomphe de Dioclétien et de Maximien. A. D. 303. 20 novemb.

L’empire venait d’être délivré des tyrans et des Barbares ; cet ouvrage difficile avait été entièrement achevé par une succession de paysans d’Illyrie. Dès que Dioclétien fut entré dans la vingtième année de son règne, il se rendit à Rome pour y célébrer par la pompe d’un triomphe cette ère fameuse et le succès de ses armes[3]. Maximien, qui l’égalait en

  1. Hiberi, locorum potenies, Caspiâ viâ Sarmatam in Armenios raptim effundunt. Tacite, Ann., VI, 34. Voy. Strabon, Géogr., l. XI, p. 764.
  2. Pierre Patrice (Excerpta leg., p. 30) est le seul écrivain qui parle de l’article du traité concernant l’Ibérie.
  3. Eusèbe, in Chron. ; Pagi, ad annum. Jusqu’à la découverte du traité De mort. pers., il n’était pas certain que le triomphe et les vicennales eussent été célébrés en même temps.