Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/360

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce royaume s’étendirent jusqu’à la forteresse de Sintha dans la Médie. Une pareille augmentation de domaine était moins un acte de libéralité que de justice. Des cinq provinces au-delà du Tigre, dont nous avons déjà parlé, les Parthes avaient démembré les quatre premières de la couronne d’Arménie[1]. Les Romains, lorsqu’elles leur furent cédées, obligèrent l’usurpateur à donner l’Atropatène en dédommagement à leur allié. La ville principale de cette grande et fertile contrée fut souvent honorée de la présence du monarque arménien ; et comme cette place, dont la situation est peut-être la même que celle de Tauris, porta quelquefois le nom d’Ecbatane, Tiridate y fit construire des édifices et des fortifications sur le modèle de la superbe capitale des Mèdes[2]. [Ibérie.]4o. L’Ibérie, pays stérile, avait pour habitans des peuples grossiers et sauvages ; mais ils étaient accoutumés à l’usage des armes, et ils séparaient l’empire d’avec des Barbares plus féroces et plus formidables. Maîtres des défilés étroits du mont Caucase, les Ibériens pouvaient à leur gré admettre ou exclure les tribus errantes des Sarmates, toutes les fois qu’en-

  1. Selon Eutrope (VI, 9, tel que le porte le texte des meilleurs manuscrits), la ville de Tigranocerte était dans l’Arzanène. On pourrait retrouver, quoique assez imparfaitement, le nom et la position des trois autres.
  2. Comparez Hérodote, l. I, c. 97, avec Moïse de Chorène, Hist. d’Arm., l. II, c. 84, et la carte d’Arménie donnée par ses éditeurs.