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gnité, qu’il ne put se résoudre à les accepter. Cet article était le seul auquel il refusât de consentir ; aussi les empereurs n’insistèrent pas davantage ; ils laissèrent le commerce prendre son cours naturel, ou ils se contentèrent des règlemens qu’ils étaient maîtres d’établir.

Articles du traité.

Dès que cette difficulté eut été levée, une paix solennelle fut conclue et ratifiée entre les deux nations. Les conditions d’un traité si glorieux pour l’empire, et devenu si nécessaire aux Perses, méritent une attention d’autant plus particulière, que l’histoire de Rome présente rarement de pareils actes : en effet, la plupart de ses guerres ont été terminées par une conquête absolue, ou entreprises contre des Barbares qui ignoraient l’usage des lettres. [L’Aboras fixé comme la limite des deux empires.]1o. L’Aboras, appelé l’Araxe dans Xénophon, fut désigné comme la limite des deux monarchies[1]. Cette rivière, qui prend sa source près du Tigre, recevait, à quelques milles au-dessous de Nisibis, les eaux du Mygdonius ; elle passait ensuite sous les murs de Singara, et tombait dans l’Euphrate à Circesium[2], ville frontière, que Dioclétien avait sin-

  1. Par une erreur du géographe Ptolémée, la position de Singara est transportée de l’Aboras au Tigre ; ce qui a peut-être occasionné la méprise de Pierre Patrice, qui assigne la dernière rivière comme la limite de l’empire, au lieu de la première. La ligne de la frontière romaine traversait le cours du Tigre, mais elle ne le suivit jamais.
  2. Il y a ici plusieurs erreurs. Gibbon a confondu les fleuves et les villes qu’ils arrosent. L’Aboras, ou plutôt le