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pourpre à Carthage[1], Achillée dans Alexandrie. Les Blemmyes même renouvelaient ou plutôt continuaient leurs hostilités dans la Haute-Égypte. Il reste à peine quelques détails des exploits de Maximien dans l’occident de l’Afrique. Il paraît, par l’événement, que les progrès de ses armes furent rapides et décisifs, qu’il vainquit les plus fiers Barbares de la Mauritanie, et qu’il les chassa de leurs montagnes, dont la force inaccessible leur inspirait une confiance sans bornes, et les accoutumait à une vie de rapine et de violence[2]. [Conduite de Dioclétien en Égypte. A. D. 296.]De son côté, Dioclétien ouvrit la campagne en Égypte par le siége d’Alexandrie. Lorsqu’il eut coupé les aqueducs destinés à porter les eaux du Nil dans toutes les parties de cette ville immense[3], et qu’il eut mis son camp en état de résister aux sorties des assiégés, il pressa les attaques avec précaution et avec vigueur. Après un siége de huit mois, Alexandrie, ruinée par le fer et par le feu, implora la clémence du vainqueur ; mais elle éprouva toute sa sévérité. Plusieurs milliers de citoyens furent massacrés, et presque tous les coupables en Égypte subirent la peine de mort, ou du

  1. Après sa défaite, Julien se perça d’un poignard, et se jeta aussitôt dans les flammes. (Victor, in Epit.)
  2. Tu ferocissimos Mauritaniæ populos inaccessis montium jugis, et naturali munitione fidentes, expugnasti, recepisti, transtulisti. (Panegyr. vet., VI, 8.)
  3. Voyez la description d’Alexandrie, dans Hirtius, De bell. Alex., c. 5.