Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans le dernier siècle, ce pays pouvait contenir cinq cent cinquante-quatre villes, soixante mille villages, et environ quarante millions d’âmes[1]. Si l’on compare l’administration des Sassanides avec le gouvernement de la maison de Sefî, l’influence politique des mages avec celle de la religion mahométane, on supposera facilement que les états d’Artaxercès renfermaient au moins un aussi grand nombre de villes, de villages et d’habitans. Mais le défaut de ports sur les côtes, et dans l’intérieur la rareté de l’eau, ont toujours beaucoup nui au commerce et à l’agriculture des Perses qui semblent, en parlant de leur population, s’être laissé aller à l’une des prétentions les moins relevées, mais les plus ordinaires de la vanité nationale.

    toire Capella) jusqu’au cap Goadel. Du temps d’Alexandre, et probablement plusieurs siècles après, ce pays n’avait pour habitans que quelques tribus de sauvages ichtyophages, qui ne possédaient aucun art, qui ne reconnaissaient aucun maître, et que d’affreux déserts séparaient d’avec le reste du monde. (Voyez Arrien, De reb. indicis.) Dans le douzième siècle, la petite ville de Taiz, que M. d’Anville suppose être la Tesa de Ptolémée, fut peuplée et enrichie par le concours des marchands arabes. (Voyez Géographie nubienne, p. 58, et Géographie ancienne, tom. II, p. 283.) Dans le siècle dernier, tout le pays était divisé entre trois princes, l’un mahométan, les deux autres idolâtres, qui maintinrent leur indépendance contre les successeurs de Shaw Abbas (Voyag. de Tavernier, part. I, l. V, p. 635).

  1. Pour l’étendue et pour la population de la Perse moderne, voyez Chardin, tom. III, c. 1, 2, 3.