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différée pour quelque temps ; et dès que Carin se trouva débarrassé par la mort de son père, du frein de la crainte ou de la décence, Rome gémit sous la tyrannie d’un monarque qui joignait à la folie d’Héliogabale, la cruauté de Domitien[1].

Il célèbre des jeux à Rome.

Le seul mérite que l’histoire ou la poésie ait remarqué dans l’administration de Carin, fut la splendeur extraordinaire avec laquelle, en son nom et au nom de son frère, il célébra les jeux du cirque et de l’amphithéâtre. Plus de vingt ans après, lorsque les courtisans de Dioclétien lui représentaient la gloire et l’affection des peuples que son prédécesseur avait acquise par sa munificence, ce prince économe convenait que le règne de Carin avait été en effet un règne de plaisir[2] ; au reste, cette vaine prodigalité que pouvait dédaigner la prudence de Dioclétien, excita la surprise et les transports du peuple. Les vieillards, se rappelant la pompe triomphale de Probus, celle d’Aurélien et les jeux séculaires de l’empereur Philippe, avouaient que ces

    son frère Carin, le gouvernement des provinces occidentales. (Vopisc., in Caro.) (Note de l’Éditeur.)

  1. Vopiscus, Hist. Aug., p. 253, 254 ; Eutrope, IX, 19 ; Victor le jeune. À la vérité, le règne de Dioclétien fut si long et si florissant, qu’il a dû nuire beaucoup à la réputation de Carin.
  2. Vopiscus, Hist. Aug., p. 254. Il l’appelle Carus ; mais le sens paraît d’une manière assez claire : d’ailleurs les noms du père et du fils étaient souvent confondus.