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sur le trône, ou qui le soutinrent, avaient appris le métier des armes à l’école sévère d’Aurélien et de Probus[1].

Il délivre les Gaules des invasions des Germains. A. D. 277.

Mais le plus grand service que Probus rendit à la république fut la délivrance de la Gaule, et la prise de soixante-dix places florissantes opprimées par les barbares de la Germanie, qui, depuis la mort d’Aurélien, ravageaient impunément cette grande province[2]. Au milieu de la multitude confuse de ces fiers conquérans, il n’est pas impossible de discerner trois grandes armées, ou plutôt trois nations défaites par l’empereur romain. Probus chassa les Francs dans leurs marais, d’où nous pouvons inférer que la confédération connue sous le nom glorieux d’hommes libres occupait déjà le pays plat maritime, coupé et presque inondé par les eaux stagnantes du Rhin. Il paraît aussi que les Frisons et les Bataves avaient accédé à leur alliance. L’empereur vainquit les Bourguignons, peuple considérable de la race des Vandales. Entraînés par le désir du pillage, ils s’étaient répandus des rives de l’Oder jusqu’aux bords de la Seine[3]. Ils se crurent d’abord trop

  1. Outre ces chefs bien connus, Vopiscus (Hist. Aug., p. 241) en nomme plusieurs autres dont les actions ne nous sont pas parvenues.
  2. Voyez les Césars de Julien, et l’Hist. Auguste, p. 238, 240, 241.
  3. Ce ne fut que sous les empereurs Dioclétien et Maximien que les Bourguignons, de concert avec les Allemands, firent une invasion dans l’intérieur de la Gaule : sous le règne