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ses édits, rappela les fugitifs, et pardonna généralement à tous ceux que la nécessité avait contraints de servir la reine de Palmyre. Cette clémence inattendue gagna le cœur des Syriens, et jusqu’aux portes d’Émèse les vœux du peuple secondèrent la terreur des armes romaines[1].

L’empereur défait les Palmyréniens dans les batailles d’Antioche et d’Émèse.

Zénobie aurait été peu digne de sa réputation, si elle eût souffert tranquillement que l’empereur se fut avancé jusqu’à cent milles de sa capitale. Le sort de l’Orient fut décidé dans deux grandes batailles, dont les circonstances ont entre elles un tel rapport, qu’il serait difficile de les distinguer l’une de l’autre. Nous savons seulement que la première se donna près d’Antioche[2] ; la seconde, sous les murs d’Émèse[3]. Dans ces deux combats la reine de Palmyre anima ses troupes par sa présence, et confia l’exécution de ses ordres à Zabdas, général habile, déjà connu par la conquête de l’Égypte. Ses forces nombreuses consistaient, pour la plupart, en archers et en chevaux couverts d’une armure d’airain. Les escadrons d’Aurélien, composés d’Illyriens et de Maures, ne purent soutenir le choc d’un adversaire si puissamment armé. Ils prirent la fuite en désordre, ou affectèrent de se retirer avec précipitation,

  1. Zosime, l. I, p. 46.
  2. Dans un endroit nommé Immæ. Eutrope, Sextus-Rufus et saint Jérôme, ne parlent que de cette première bataille.
  3. Vopiscus (Hist. Aug., p. 217) ne rapporte que la seconde.