avait éclairé son esprit, et en avait augmenté l’énergie naturelle. Elle n’ignorait pas le latin ; mais elle possédait au même degré de perfection le grec, le syriaque et la langue égyptienne. Elle avait composé pour son usage un abrégé de l’histoire d’Orient ; et, guidée par le sublime Longin, elle comparait familièrement les beautés d’Homère et de Platon.
Sa valeur.
Cette femme accomplie avait épousé Odenat, qui, né dans une condition privée[1], monta sur le trône de l’Orient. Elle devint bientôt l’amie et la compagne d’un héros. Odenat aimait passionnément la chasse : en temps de paix, il se plaisait à poursuivre les bêtes farouches du désert, les lions, les panthères et les ours : Zénobie se livrait avec la même ardeur à ce dangereux exercice. Endurcie à la fatigue, elle dédaigna bientôt l’usage des chars couverts : on la voyait le plus ordinairement à cheval, vêtue d’un habit militaire ; quelquefois elle marchait à pied, et faisait plusieurs milles à la tête des troupes. Les succès d’Odenat furent attribués, en grande partie, à la valeur et à la prudence extraordinaires de sa femme. Les victoires brillantes des deux époux sur le grand Roi, qu’ils poursuivirent deux fois jusqu’aux portes de Ctésiphon, devinrent la source de leur gloire et