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nion vulgaire donnait plus de cinquante milles de circuit à la nouvelle muraille, commencée par Aurélien[1] et finie sous le règne de Probus ; des observations plus exactes la réduisent à vingt-un milles environ[2]. Ce grand, mais affligeant ouvrage, par le soin que l’on prenait de pourvoir à la défense de la capitale, n’annonçait que trop la décadence de la monarchie. Les Romains, qui, dans un siècle plus fortuné, confiaient aux armes des légions la sûreté des camps établis sur les frontières[3], étaient bien loin de soupçonner qu’il serait un jour nécessaire de fortifier le siége de l’empire contre les invasions des Barbares[4].

Aurélien défait entièrement deux usurpateurs.

La victoire de Claude sur les Goths, et les exploits d’Aurélien contre les Allemands, faisaient espérer des jours plus heureux. Déjà Rome avait repris sa supériorité sur les nations du Nord ; il était réservé au vainqueur des Allemands de punir les tyrans domestiques, et de réunir les membres épars de l’empire. Quoiqu’il eût été reconnu par le sénat et par peuple, les frontières de l’Italie, de l’Afrique, de l’Illyrie et de la Thrace, resserraient les bornes de sa

  1. Hist. Aug., p. 222. Juste-Lipse et Isaac-Vossius ont adopté avec empressement cette mesure.
  2. Voyez Nardini, Roma ant., l. I, c. 8.
  3. Tacite, Hist., IV, 23.
  4. Pour la muraille d’Aurélien, voyez Vopiscus, Hist. Aug., p. 216, 222 ; Zosime, l. I, p. 43 ; Eutrope, IX, 15. Aurel.-Victor., in Aurel. ; Victor le jeune, in Aurel. ; Eusèbe, saint Jérôme et Idatius, Chron.