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pide d’un ennemi dont l’infanterie et la cavalerie s’avançaient avec une vitesse presque égale. Quelques jours après, l’empereur lui-même vola au secours de l’Italie, à la tête de tous les prétoriens qui avaient servi dans les guerres d’Illyrie[1], et d’un corps choisi d’auxiliaires, parmi lesquels on voyait les otages et la cavalerie des Vandales.

Et sont enfin vaincus par Aurélien.

Comme les troupes légères des Allemands couraient tout le pays entre les Alpes et les Apennins, la découverte, l’attaque et la poursuite de leurs nombreux détachemens, exerçaient sans cesse la vigilance d’Aurélien et de ses généraux. Les opérations de la campagne ne se bornèrent cependant pas à des actions particulières. On parle de trois combats opiniâtres dans lesquels les deux armées mesurèrent toutes leurs forces avec des succès divers[2]. Le premier fut livré près de Plaisance ; et les Romains essuyèrent une si grande perte, que, selon l’expression d’un auteur très-prévenu pour Aurélien, on appréhenda la dissolution prochaine de l’empire[3]. Ces rusés Barbares ayant suivi la lisière des bois, tombèrent tout à coup à l’approche de la nuit, sur les légions fatiguées et encore dans le désordre d’une longue marche. Il eût été difficile de résister à l’impétuosité du choc des Barbares : le massacre fut horrible. Enfin l’empereur rallia ses troupes, et par

  1. Dexippus, p. 12.
  2. Victor le Jeune, dans Aurélien.
  3. Vopiscus, Hist. Aug., p. 216.