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avait assigné le patriotisme du dernier empereur. Immédiatement après la mort de ce prince, Quintilius prit inconsidérément la pourpre dans la ville d’Aquilée, où il commandait une armée considérable. Quoique son règne n’ait duré que dix-sept jours[1], il eut le temps d’obtenir la sanction du sénat, et d’éprouver une sédition de la part des troupes. [Avril.]Dès qu’il eut appris que les légions redoutables du Danube avaient conféré la puissance impériale au brave Aurélien, il se sentit accablé sous la réputation et le mérite de son rival ; et s’étant fait ouvrir les veines, il s’épargna la bonté de disputer le trône avec des forces trop inégales[2].

Origine et services d’Aurélien.

Le plan général de cet ouvrage ne nous permet pas d’entrer dans de grands détails sur les actions de chaque empereur, après son avènement, encore moins de décrire les diverses particularités de cette portion de sa vie, écoulée avant qu’il montât sur le trône. Nous nous contenterons d’observer que le père d’Aurélien était un paysan du territoire de Sirmium, où il faisait valoir une petite ferme qui ap-

  1. C’est ce que rapportent la plupart des anciens historiens ; mais le nombre de ses médailles, la variété des types qu’elles portent, semblent exiger plus de temps, et rendent plus probable le rapport de Zosime, qui le fait régner quelques mois. (Note de l’Éditeur.)
  2. Zosime, l. I, p. 42. Pollion (Hist. Aug., p. 207) lui accorde des vertus, et dit que, semblable à Pertinax, il mourut, comme lui, de la main de ses soldats indisciplinés. Selon Dexippus, il mourut de maladie.