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au-delà des limites de l’Asie. Un descendant de Cyrus, Xerxès, suivi, dit-on, de deux millions d’hommes, fondit sur la Grèce ; trente mille soldats, sous le commandement d’Alexandre, fils de Philippe, à qui les Grecs avaient remis le soin de leur vengeance et de leur gloire, suffirent pour subjuguer la Perse. Les Séleucus s’emparèrent des conquêtes des Macédoniens en Orient. Le règne de ces princes dura peu. Environ dans le temps qu’un traité ignominieux avec Rome les forçait de céder le pays situé en deçà du mont Taurus, ils furent chassés des provinces de la Haute-Asie par les Parthes, peuplade obscure, venue originairement de la Scythie. Ces nouveaux conquérans avaient formé un empire qui s’étendait de l’Inde aux frontières de la Syrie. Leur puissance formidable fut renversée par Ardshir ou Artaxercès, fondateur d’une nouvelle dynastie, qui, sous le nom des Sassanides, gouverna la Perse jusqu’à l’invasion des Arabes[1]. Cette grande révolu-

  1. L’histoire de Perse fait mention de quatre dynasties depuis les premiers âges jusqu’à l’invasion des Sarrasins : celle des Pischdadides, celle des Céanides, celle des Aschkanides ou Arsacides, celle des Sassanides.
    La première commence à Kaiomaros, que l’on confond souvent avec Noé. C’est le temps fabuleux ; on y trouve des règnes de sept cents et de neuf cents ans. Les combats de ces premiers rois contre les Giels ou mauvais esprits, et leurs disputes subtiles avec les Dews ou Fées, sont aussi visibles que les combats de Jupiter, de Vénus, de Mars et des autres divinités grecques.
    L’histoire de la dynastie des Céanides rappelle les héros