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vie[1]. Cette vaste péninsule, située à l’extrémité septentrionale de l’ancien continent, n’était pas inconnue aux conquérans de Rome. De nouveaux liens d’amitié avaient resserré les premiers nœuds du sang. On avait vu un roi Scandinave abdiquer volontairement sa sauvage dignité, et se rendre à Ravenne pour y passer le reste de ses jours au milieu d’une cour tranquille et polie[2]. Des vestiges, qui ne peuvent être attribués à la vanité nationale, attestent l’ancienne résidence des Goths dans les contrées au nord de la Baltique. Depuis le géographe Ptolémée, le midi de la Suède semble avoir toujours appartenu à la partie la moins entreprenante de la nation, et même aujourd’hui un pays considérable est divisé en Gothie orientale et

    années qui la suivirent, ils appartenaient à la monarchie de Marbod, roi des Marcomans ; mais Cotualda, jeune prince goth, les délivra de cette tyrannie, et établit lui-même son pouvoir sur le royaume des Marcomans, déjà très-affaibli par les victoires de Tibère. La puissance des Goths, à cette époque, doit avoir été assez grande ; ce fut probablement d’eux que le Sinus Codanus (mer Baltique) prit ce nom, comme il prit celui de mare Suevicum et de mare Venedicum lors de la supériorité des Suèves proprement dits et des Vénèdes. L’époque à laquelle les Goths ont passé en Scandinavie est inconnue. Voyez Adel., Hist. anc. des Allem., p. 200 ; Gatterer, Essai d’une histoire univers., p. 458. (Note de l’Éditeur.)

  1. Jornandès cite, d’après l’autorité d’Ablavius, quelques anciennes chroniques des Goths composées en vers. De reb. geticis, c. 4.
  2. Jornandès, c. 3.