ruines. Chaque jour ajoutait à la science des chrétiens ; mais leur magasin de poudre était peu considérable, et devait se trouver bientôt épuisé. Leur artillerie, peu nombreuse et de petit calibre, ne pouvait produire de grands effets ; et s’il se trouvait quelques pièces assez fortes, ils craignaient de les placer sur de vieux murs, que l’explosion devait ébranler et renverser[1]. Ce secret destructeur avait été aussi révélé aux musulmans, et ils l’employaient avec l’énergie qu’ajoutent à tout moyen le zèle, les richesses et le despotisme. Nous avons déjà parlé du grand canon de Mahomet, objet important et apparent dans l’histoire de cette époque : cette énorme bouche à feu se trouvait épaulée de deux autres presque aussi grandes[2]. Les Turcs pointèrent une longue chaîne de canons contre les murs ; quatorze batteries foudroyèrent en même temps les endroits les plus accessibles ; et les auteurs, en parlant de l’une d’entre elles, se servent d’expressions équivoques ; d’où il résulte, ou qu’elle contenait cent trente
- ↑ At indies doctiores nostri facti paravêre contra hostes machinamenta, quæ tamen avare dabantur. Pulvis erat nitri modica exigua ; tela modica ; bombardæ, si aderant, incommoditate loci primum hostes offendere maceriebus alveisque tectos non poterant. Nam siquæ magnæ erant, ne murus concuteretur noster, quescebant. Ce passage de Léonardus de Chios est curieux et important.
- ↑ Selon Chalcocondyles et Phranza, le grand canon creva. Selon Ducas, l’habileté du canonnier empêcha cet accident. Il est clair qu’ils ne parlent pas de la même pièce.