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vant les contenir, elles débordent et inondent sans obstacle les plaines et les villes des environs. Peu après le triomphe qui suivit la première guerre punique, des pluies extraordinaires enflèrent le Tibre, et un débordement de plus longue durée et plus étendu que ceux qu’on avait vus jusqu’alors, détruisit tous les bâtimens qui se trouvaient au-dessous des collines de Rome. Diverses causes amenèrent les mêmes dégâts ; selon la nature du sol, les édifices furent entraînés par une impulsion subite, ou dissous et minés par le séjour des eaux[1]. La même calamité se renouvela sous le règne d’Auguste : la rivière mutinée renversa les palais et les temples situés sur ses bords[2] ; et les soins de cet empereur pour net-

  1. A. U. C. 507, repentina subversio ipsius Romæ prævenit triumphum Romanorum… diversæ ignium aquarumque clades pene absumpsêre urbem. Nam Tiberis insolitis auctus imbribus et ultra opinionem, vel diurnitate vel magnitudine redundans, omnia Romæ ædificia in plano posita delevit, Diversæ qualitates locorum ad unam convenere perniciem ; quoniam et quæ segnior inundatio tenuit madefacta dissolvit, et quæ cursus torrentis invenit, impulsa dejecit (Orose, Hist., l. IV, c. 11, p. 244, édit. Havercamp.) Il faut observer que l’apologiste chrétien s’étudie à exagérer les malheurs du monde païen.
  2. Vidimus flavum Tiberim, retortis
    Littore Etrusco violenter undis
    Ire dejectum monumenta regis Templaque Vestæ.

        (Horat., Carm. 1, 2.) Si le palais de Numa et le temple de Vesta furent renversés du temps d’Horace, ce que l’incendie de Néron consuma