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et que les principes de la destruction ont agi, aux treizième et quatorzième siècles, avec un redoublement d’énergie. 2o. La même réflexion est applicable aux trois derniers siècles, et nous chercherions en vain le Septizonium de Sévère[1], célébré par Pétrarque et par les antiquaires du seizième siècle. Tant que les édifices de Rome furent entiers, la solidité de la masse et l’accord des parties résistèrent à l’impétuosité des premiers coups ; mais la destruction commencée, des fragmens ébranlés tombèrent au premier choc.

Quatre causes de destruction.

Après des recherches faites avec beaucoup de soin sur la destruction des ouvrages des Romains, je trouve quatre causes principales, dont l’action s’est prolongée durant plus de dix siècles. 1o. Le dégât opéré par le temps et la nature. 2o. Les dévastations des Barbares et des chrétiens. 3o. L’usage et l’abus qu’on a faits des matériaux qu’offraient les monumens de l’antiquité ; et 4o. les querelles intestines des habitans de Rome.

Le dégât opéré par le temps et la nature.

I. L’homme parvient à élever des monumens bien plus durables que sa courte vie ; cependant ces monumens sont comme lui périssables, et dans l’immensité des siècles, sa vie et ses ouvrages n’ont qu’un instant. Il n’est pourtant pas facile de circonscrire la durée d’un édifice simple et solide. Ces pyramides,

  1. Voyez, sur le Septizonium, les Mémoires sur Pétrarque, tom. I, p. 325, Donat. pag. 338 ; et Nardini, p. 117-414.