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extérieurs[1], mais l’intempérance ne tarda pas à le grossir et à le défigurer ; il ne corrigeait en public ses dispositions à une gaîté rieuse que par une affectation de gravité et de sévérité. Il portait, du moins dans les occasions d’apparat, une robe de velours ou de satin de plusieurs couleurs, garnie de fourrure et brodée en or : le bâton de magistrat qu’il tenait à la main était un sceptre d’acier poli, surmonté d’un globe et d’une croix d’or qui renfermait un petit morceau de la vraie croix. Lorsqu’il parcourait la ville ou assistait à une procession, il montait un cheval blanc, symbole de la royauté ; le grand drapeau de la république, qui offrait un soleil environné d’étoiles, une colombe et une branche d’olivier, flottait au-dessus de sa tête ; il jetait à la populace des pièces d’or et d’argent ; il était entouré de cinquante gardes armés de hallebardes ; et sa marche était précédée d’un escadron de cavalerie qui avait des tymbales et des trompettes d’argent massif.

Il est reçu chevalier. A. D. 1347, 1er août.

Le désir qu’il montra d’obtenir le rang de chevalier[2], laissa voir la bassesse de sa naissance, et

  1. Era bell’ uomo (l. II c. 1, p. 399.) Il faut remarquer que le riso sarcastico de l’édition de Bracciano ne se trouve pas dans le manuscrit romain qu’a publié Muratori. Au retour de son premier exil, lorsqu’on le peignait presque comme un monstre, Rienzi travea una ventrasca tonna trionfale a modo de uno abbate asiano or asinino (l. III, c. 18, p. 523).
  2. Quelque étrange que pût paraître cette fête, on en