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voulut prévenir un pareil abus. La bulle qu’il a publiée sur cette matière, après avoir éprouvé quelque opposition, a passé dans le code de la loi canonique[1] ; elle accorde neuf jours pour les funérailles du pape défunt et l’arrivée des cardinaux absens ; elle ordonne de les emprisonner le dixième jour, chacun avec un domestique, dans un appartement commun ou conclave, qui ne soit séparé ni par des murs, ni par des tapisseries ; et auquel on ne laisse qu’une petite fenêtre, par où l’on introduira les choses dont ils auront besoin ; de fermer toutes les portes, qui seront gardées par les magistrats de la ville, afin que les cardinaux n’aient aucune communication avec le dehors ; si l’élection n’est pas faite en trois jours, de ne servir ensuite aux cardinaux qu’un plat le matin et un plat le soir, et à la fin du huitième jour, de ne leur accorder qu’une petite quantité de pain, d’eau et de vin ; tant que dure la vacance du saint siége, les cardinaux ne peuvent toucher aux revenus de l’Église, ni se mêler de l’administration, excepté dans des cas de nécessité très-rares ; toute espèce de conventions et de promesses parmi les électeurs est formellement annullée, et leur intégrité doit être garantie par des sermens et soutenue par les prières des fidèles. On s’est relâché

  1. Voyez la bulle de Grégoire X (approbante sacro concilio, dans le SEXTE de la loi canonique, l. I, tit. 6, c. 3), c’est-à-dire dans le supplément aux décrétales que Boniface VIII promulgua à Rome en 1298, et qu’il adressa à toutes les universités d’Europe.