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prétentions ; ils renouvelaient alors leur serment de fidélité au successeur de saint Pierre et à Constantin, chef légitime de l’Église et de la république[1].

L’office de sénateur.

Dans une ville sans lois, les conseils publics manquèrent d’union et de vigueur, et les Romains adoptèrent bientôt une forme d’administration plus énergique et plus simple. Un seul magistrat, ou deux au plus, furent revêtus de toute l’autorité du sénat ; et comme ils ne restaient en place que six mois ou une année, la courte durée de leur exercice contrebalançait l’étendue de leurs fonctions ; mais les sénateurs de Rome profitaient de ces instans de règne pour satisfaire leur ambition et leur avarice : des intérêts de famille ou de parti corrompaient leur justice ; et comme ils ne punissaient que leurs ennemis, ils ne trouvaient de la soumission que parmi leurs adhérens. L’anarchie, que ne tempérait plus le soin pastoral de l’évêque, fit sentir aux Romains qu’ils ne

  1. Muratori (Dissert. 42, t. III, p. 785-788) a publié un Traité original qui a pour titre : Concordia inter D. nostrum papam Clementem III et senatores populi romani super regalibus et aliis dignitatibus urbis, etc., anno 44o senatûs. Le sénat y prend le langage de l’autorité : Reddimus ad præsens… habebimus… dabitis præbyteria… jurabimus pacem et fidelitatem, etc. Le même auteur rapporte aussi une chartula de Tenimentis Tusculani, datée de la quarante-septième année de la même époque, et confirmée decreto amplissimi ordinis senatûs acclamatione P. R. publicè Capitolio consistentis. C’est là qu’on trouve la distinction de senatores consiliarii et de simples sénateurs (Murat., Diss. 42, t. III, p. 787-789).