Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.

senté tenant de la main gauche un livre avec cette inscription : Vœu du sénat et du peuple romain, Rome capitale du monde : sur le revers, saint Pierre remet la bannière à un sénateur à genoux qui porte la toge, et qui a près de lui un bouclier où se trouvent gravés son nom et les armes de sa famille[1]. [Le préfet de la ville.]3o. À mesure que le pouvoir de l’empire déclinait, le préfet de la ville était descendu au rang d’un officier municipal ; toutefois il exerçait en dernier ressort la juridiction civile et criminelle. Il recevait des successeurs d’Othon une épée nue ; c’était la forme de son investiture et l’emblème de ses fonctions[2]. On n’accordait cette dignité qu’aux nobles familles de Rome ; le pape ratifiait l’élection du peuple ; mais les trois

  1. La vingt-septième dissertation sur les Antiquités de l’Italie (t. II, p. 559-569 des Œuvres de Muratori) offre une suite de monnaies sénatoriales qui portaient les noms obscurs d’Affortiati, Infortiati, Provisini, Parparini. Durant cette époque, tous les papes, sans en excepter Boniface VIII, s’abstinrent du droit de fabriquer des monnaies, que Benoit XI reprit, et qu’il exerça d’une manière régulière dans la cour d’Avignon.
  2. Un historien allemand, Gérard de Reicherspeg (in Baluz. Miscell., t. V, p. 64, apud Schmidt, Hist. des Allem., t. III, p. 265), décrit ainsi la constitution de Rome au onzième siècle : Grandiora urbis et orbis negotia spectant ad romanum pontificem, itemque ad romanum imperatorem ; sive illius vicarium urbis præfectum, qui de suâ dignitate respicit utrumque, videlicet dominum papam cui facit hominium, et dominum imperatorem a quo accipit suæ potestatis insigne, scilicet gladium exertum.