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tomber vif outre les mains des infidèles[1]. [Mort de l’empereur Constantin Paléologue.]Déterminé à la mort, il avait eu la précaution de quitter ses habits de pourpre ; au milieu du tumulte, il tomba sous une main inconnue et demeura caché sous un monceau de morts. Du moment où il eut été tué, il n’y eut plus de résistance, et la déroute fut générale ; les Grecs se mirent à fuir du côté de la ville, et chacun se pressant d’entrer, plusieurs périrent étouffés dans l’étroit passage de la porte de Saint Romain. Les Turcs victorieux se précipitèrent à leur poursuite par les brèches du mur inférieur, et tandis qu’ils avançaient dans les rues, ils furent rejoints par la division qui avait forcé la porte de Phenar du côté du port[2]. Dans la première chaleur de la poursuite, environ deux mille chrétiens furent passés au fil de l’épée ; mais l’avarice triompha bientôt de la cruauté, et les vainqueurs avouèrent qu’ils auraient sur-le-champ fait quartier, si la valeur de Constantin et de ses soldats d’élite ne leur eût fait supposer qu’ils trouveraient la même opposition dans tous les quartiers de la capitale. Ainsi, après un siége

    de l’empereur, désire pouvoir absoudre cette demande du crime de suicide.

  1. Léonard de Chios observe avec raison, que si les Turcs avaient reconnu l’empereur, ils auraient fait des efforts pour sauver un captif dont la prise eût été si agréable à Mahomet.
  2. Cantemir, p. 96. Les vaisseaux chrétiens qui étaient à l’embouchure du havre, avaient soutenu et retardé l’attaque de ce côté.