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OU vingt pour six mois, toutes les fois qu’il en serait requis ; à solliciter dans une occasion pressante les secours des princes d’Europe, et à faire mouiller dans le port de Byzance tous les vaisseaux, qui transporteraient des pèlerins à Jérusalem.

Eugène est déposé à Bâle, le 25 juin 1438.

Dans la même année et presque le même jour, on déposait Eugène à Bâle, tandis qu’il terminait à Florence la réunion des Grecs avec les Latins. Le premier de ces synodes, que le pontife romain appelait, à la vérité, une assemblée de démons, le déclara coupable de simonie, de parjure, de tyrannie, d’hérésie et de schisme[1], incorrigible de ses vices et indigne de remplir aucune fonction ecclésiastique. [Réunion des Grecs avec les Latins, le 6 juillet 1438.]Le second, au contraire, le révérait comme le vicaire légitime et sacré de Jésus-Christ, comme celui dont la piété et les vertus avaient réuni, après une séparation de six siècles, les catholiques de l’Orient et de l’Occident en un seul troupeau et sous un seul pasteur. L’acte d’union fut signé par le pape, l’empereur et les principaux membres des deux Églises, sans excepter même ceux qu’on avait exclus, comme Syropulus[2], du droit de donner leur suffrage.

  1. Les Vies des papes, recueillies par Muratori (t. III, part. II, t. XXV), représentent Eugène IV comme un pontife de mœurs pures et même exemplaires. Sa situation difficile, en attachant sur lui les regards du monde et ceux de ses ennemis, était un motif, et est un garant de sa circonspection.
  2. Syropulus crut qu’il était moins honteux d’assister à la cérémonie de l’union que d’en signer l’acte ; mais il fut