CHAPITRE LXVI.
Ambassade de l’empereur Andronic le jeune au pape Benoît XII. A. D. 1339.
Durant les quatre derniers siècles de leur empire, on pourrait considérer les marques de haine ou d’amitié des princes grecs à l’égard du pape, comme le thermomètre de leur détresse et de leur prospérité, du succès et de la chute des dynasties barbares. Lorsque les Turcs de la race de Seljouk envahirent l’Asie et menacèrent Constantinople, nous avons vu les ambassadeurs d’Alexis implorer au concile de Plaisance la protection du père commun des chrétiens. À peine les pèlerins français eurent repoussé le sultan de Nicée à Iconium, que les empereurs de Byzance reprirent ou cessèrent de dissimuler leur haine et leur mépris naturel pour les schismatiques de l’Occident, et cette imprudence précipita la première chute de leur empire. Le ton doux et charitable de Valacès marque la date de l’invasion des Mongouls. Après la prise de Constantinople, des factions et des ennemis étrangers ébranlèrent le trône du premier Paléologue. Tant que l’épée de Charles fut suspendue sur sa tête, il fit bassement sa cour au pape, et sa-