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uns d’eux accompagnèrent les ambassadeurs grecs au camp de Tamerlan, C’est d’après leur récit que l’homme de la suite du maréchal, qui a écrit son histoire, atteste les rigueurs de la prison et de la mort de Bajazet, environ sept ans après l’événement[1]. [2o. Par les Italiens.]2o. Le nom du Pogge[2] est justement célèbre parmi les restaurateurs de l’érudition dans le quinzième siècle. Il composa son élégant dialogue sur les vicissitudes de la fortune[3] dans la cinquantième année de son âge, et vingt-huit ans après la victoire de Tamerlan[4] ; qu’il célèbre comme l’égal des illustres Barbares de l’antiquité. Plusieurs

  1. « Et fut lui-même (Bajazet) pris et mené en prison, en laquelle mourut de dure mort. » (Mém. de Boucicault, part. I, c. 37.) Ces Mémoires furent composés tandis que le maréchal était encore gouverneur de Gênes, d’où il fut chassé en 1409 par une sédition ou émeute du peuple. (Muratori, Ann. d’Ital., t. XII, p. 463, 474).
  2. Le lecteur trouvera un récit satisfaisant de la Vie et des Œuvres du Pogge, dans le Poggiana, ouvrage intéressant de M. Lenfant, et dans la Bibliotheca latina mediæ et infimæ ætatis de Fabricius (t. V, p. 305-308). Le Pogge naquit en 1380, et mourut en 1459.
  3. Le dialogue De Varietate fortunæ, dont on a publié à Paris, en 1723, une édition complète et élégante, in-4o., fut composé peu de temps avant la mort du pape Martin V (p. 5), et conséquemment vers l’année 1430.
  4. Voyez un éloge brillant et éloquent de Timour, p. 36-39. Ipse enim novi, dit le Pogge, qui fuêre in ejus castris… Regem vivum cepit, caveaque in modum feræ inclusum per omnem Asiam circumtulit egregium admirandumque spectaculum fortunæ.