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mahométans se crurent autorisés à le dispenser de l’obligation de la prière du soir[1].

4o De l’Indoustan. A. D. 1398-1399.

III. Lorsque Timour proposa à ses princes et à ses émirs la conquête de l’Inde ou l’Indoustan[2], ils firent entendre un murmure de mécontentement ; « et les rivières, s’écrièrent-ils, et les montagnes, et les déserts ! et les soldats armés de toutes pièces ! et les éléphans destructeurs des hommes ! » Mais le ressentiment de l’empereur était plus à craindre que tous ces dangers, et sa raison supérieure lui faisait concevoir la facilité d’une expédition qui leur paraissait si terrible. Ses espions l’avaient informé de la faiblesse et de l’anarchie de l’Indoustan, de la révolte des Soubas dans les provinces, et de l’enfance perpétuelle du sultan Mahmoud, universellement méprisé jusque dans son harem de Delhi. L’armée des Mongouls marcha en trois divisons, et Timour observe avec plaisir que ses quatre-vingt-douze escadrons, composés chacun de mille chevaux, cor-

  1. Sherefeddin dit simplement (l. III, c. 13) qu’on pouvait à peine distinguer un intervalle entre les rayons du soleil levant et ceux du soleil couchant. On peut aisément résoudre ce problème dans la latitude de Moscou au cinquante-sixième degré, à l’aide de l’aurore boréale et d’un long crépuscule : mais un soleil de quarante jours (Khondemir, apud d’Herbelot, p. 880) nous resserrerait rigoureusement dans le cercle polaire.
  2. Pour la guerre de l’Inde, voyez les Institut., (p. 129-139), le quatrième livre de Sherefeddin et l’Histoire de Ferishta dans Dow (vol. II, p. 1-20), qui jette une lumière générale sur les affaires de l’Indoustan.