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tamish dans l’empire septentrional des Mongouls ; mais après dix ans de règne, le nouveau kan oublia les services et la puissance de son bienfaiteur, et ne le regarda plus que comme l’usurpateur des droits sacrés de la maison de Gengis. [3o Du Kipzak, de la Russie, etc. A. D. 1390-1396.]Il entra en Perse par le défilé de Derbent à la tête de quatre mille chevaux et de toutes les forces du Kipzak, de la Bulgarie, de la Circassie et de la Russie ; il passa le Gihoon, brûla les palais de Timour, et le força de défendre dans le milieu de l’hiver et Samarcande et sa vie. Après quelques doux reproches suivis d’une brillante victoire, l’empereur se résolut à sa vengeance. Il envahit deux fois le Kipzak à l’est ou à l’ouest de la mer Caspienne et du Volga, avec des forces si considérables, que le front de son armée occupait une étendue de treize milles. Durant cinq mois de marche, ils rencontrèrent à peine une trace d’homme dans leur route, et dépendirent souvent du hasard de la chasse pour leur subsistance. Les armées parurent enfin à la vue l’une de l’autre ; mais la trahison de celui qui portait l’étendard du Kipzak, et qui le renversa au milieu de l’action, détermina la victoire en faveur des Zagatais, et Toctamish, disent les Institutions, abandonna la tribu de Toushi au vent de la désolation[1].

  1. Institut. de Timour, p. 123-125. M. White, l’éditeur, se plaint du récit insuffisant et superficiel de Sherefeddin (l. III, c. 12, 13, 14), qui ignorait les desseins de Timour et le véritable ressort de l’action.