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les habitans à se décimer pour servir de pâture à leurs concitoyens ; quand ils manquèrent de pierres, ils lancèrent des lingots d’or et d’argent. Mais les Mongouls firent jouer une mine au milieu de la ville, et l’incendie du palais dura trente jours. La Chine, ravagée par les Tartares, était encore intérieurement déchirée par des factions ; et Gengis ajouta à son empire les cinq provinces septentrionales de ce royaume.

De Carizme, de la Transoxiane et de la Perse. A. D. 1218-1224.

Vers l’occident, ses possessions touchaient aux frontières de Mohammed, sultan de Carizme, dont les vastes états s’étendaient depuis le golfe Persique jusqu’aux limites de l’Inde et du Turquestan, et qui, ambitieux d’imiter Alexandre-le-Grand, avait oublié la sujétion et l’ingratitude de ses ancêtres envers la maison de Seljouk. Gengis, dans l’intention d’entretenir une liaison de commerce et d’amitié avec le plus puissant des princes musulmans, rejeta les sollicitations secrètes du calife de Bagdad, qui voulait sacrifier l’état et sa religion à sa vengeance personnelle. Mais un acte de violence et d’inhumanité attira justement les armes des Tartares dans l’Asie méridionale. Mohammed fit arrêter et massacrer à

    les ruines sont encore visibles à quelque distance au sud-est de la ville moderne de Pékin, qui fut bâtie par Cublaikan (Gaubil, page 146). Pé-king et Nan-king sont des noms vagues, et désignent la cour du nord et celle du sud. On est continuellement embarrassé dans la géographie chinoise, tantôt par la ressemblance, et tantôt par le changement des noms (p. 177).