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Latins[1] ; et chacune de ces nations peut obtenir confiance lorsqu’elle raconte ses pertes et ses défaites[2].

Son invasion de la Chine. A. D. 1210-1214.

Les armes de Gengis et de ses lieutenans soumirent successivement toutes les hordes du désert, qui campaient entre le mur de la Chine et le Volga. L’empereur mongoul devint le monarque du monde pastoral, de plusieurs millions de pâtres et de soldats fiers de leur réunion, et impatiens d’essayer leurs

    tructionem regni Hungariæ, temporibus Belæ IV regis per Tartaros facta, p. 292-321). C’est un des meilleurs tableaux que je connaisse des circonstances qui accompagnent une invasion de barbares.

  1. Matthieu Paris a représenté, d’après des renseignemens authentiques, les terreurs et le danger de l’Europe (consultez son volumineux Index au mot Tartari). Deux moines, Jean de Plano Carpini et Guillaume Rubruquis, et Marc-Paul, noble Vénitien, visitèrent, au treizième siècle, la cour du grand-khan, par des motifs de zèle ou de curiosité. Les relations latines des deux premiers sont insérées dans le premier volume de Hackluyt ; l’original italien ou la traduction de la troisième (Fabricius, Bibl. lat. medii ævi, t. II, p. 198, t. V, p. 25) se trouve dans le second tome de Ramusio.
  2. Dans sa grande histoire des Huns, M. de Guignes a traité à fond de Gengis-khan et de ses successeurs. (Voyez t. III, l. XV-XIX, et dans les art. des Seljoucides de Roum, t. II, l. XI ; des Carizmiens, l. XIV ; et des Mamelucks, t. IV, l. XXI). Consultez aussi les Tables du premier volume ; il est très-instruit et très-exact. Cependant je n’ai pris de lui qu’une vue générale et quelques passages d’Abulféda, dont le texte n’est point encore traduit de l’arabe.