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à son gouvernement ; et les mécontens ne pouvaient espérer de faire triompher leur cause et de renverser son trône que par la fuite, la révolte et des secours étrangers. Le grand domestique, Jean Cantacuzène, était l’âme de l’entreprise. C’est de sa fuite de Constantinople que datent ses opérations et ses Mémoires ; et si c’est lui-même qui a vanté son patriotisme, un historien du parti contraire a du moins loué le zèle et l’habileté qu’il déploya en faveur du jeune empereur. Le jeune prince s’échappa de la capitale sous le prétexte d’une partie de chasse, leva à Andrinople l’étendard de la rebellion, et eut en peu de temps une armée de cinquante mille hommes, que le devoir ni l’honneur n’auraient pu décider à prendre les armes contre les Barbares. Des forces si considérables étaient capables de sauver l’empire ou de lui imposer la loi ; mais la discorde régnait dans les conseils des rebelles, leurs opérations étaient lentes et incertaines, et la cour de Constantinople retardait leurs progrès par des intrigues et des négociations. Les deux Andronic prolongèrent, suspendirent et renouvelèrent, durant sept années, leurs désastreuses contestations. Par un premier traité, ils partagèrent les restes de l’empire ; Constantinople, Thessalonique et les îles, appartinrent au vieil Andronic ; le jeune acquit la souveraineté indépendante de presque toute la Thrace, depuis Philippi jusqu’au district de Byzance. [Couronnement d’Andronic le jeune. A. D. 1325, 2 fév.]Par son second traité, le jeune Andronic stipula son couronnement immédiat, le payement de son armée, et le partage égal des reve-