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Sicile disposèrent d’Athènes comme d’un gouvernement ou d’un apanage de leur empire. Après les Français et les Catalans, la famille des Acciajuoli, plébéienne à Florence, puissante à Naples, et souveraine en Grèce, forma la troisième dynastie. Athènes, qu’ils embellirent de nouveaux édifices, devint la capitale d’un royaume qui comprenait Thèbes, Argos, Corinthe, Delphes et une portion de la Thessalie. Leur empire fut détruit par le victorieux Mahomet II, qui fit étrangler le dernier grand-duc, et élever ses enfans dans la discipline et la religion du sérail.

Situation présente d’Athènes.

Quoiqu’il ne reste plus aujourd’hui que l’ombre d’Athènes[1], elle contient encore huit ou dix mille habitans. Les trois quarts sont Grecs de langage et de religion ; le reste est composé de Turcs, dont les liaisons avec les citoyens ont un peu adouci l’orgueil et la gravité nationale. L’olivier, don de Minerve, fleurit toujours dans l’Attique, et le miel du mont Hymette n’a rien perdu de son parfum exquis[2].

  1. Cet état d’Athènes moderne est tiré de Spon (Voyage en Grèce, t. II, p. 79-190), et de Wheeler (Voyage en Grèce, p. 337-414), de Stuart (Antiquités d’Athènes, passim) et Chandler (Voyage en Grèce, p. 23-172). Le premier de ces voyageurs visita la Grèce dans l’année 1676 ; le dernier en 1765 ; et la révolution de près d’un siècle n’avait presque pas produit de changement sur ce théâtre tranquille.
  2. Les anciens, ou au moins les Athéniens, croyaient que toutes les abeilles du monde étaient originaires du mont Hymette, qu’en mangeant du miel et se frottant d’huile on pouvait conserver sa santé et prolonger sa vie. (Geoponica, l. XV, c. 7, p. 1089-1094 ; édit. de Niclas.)