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de joie sur ses enfans si long-temps égarés mais enfin repentans, reçut le serment des ambassadeurs qui abjurèrent le schisme au nom des deux empereurs, décora les prélats de l’anneau et de la mitre, chanta en grec et en latin le symbole de Nicée, avec l’addition du filioque et se félicita de ce qu’il avait été réservé à réunir les deux Églises. Les nonces du pape suivirent bientôt après les députés de Byzance, pour terminer cette pieuse opération, et leurs instructions attestent que la politique du Vatican ne se contentait point d’un vain titre de suprématie. Ils reçurent ordre d’examiner les dispositions du monarque et du peuple, d’absoudre les membres du clergé schismatique qui feraient les sermens d’abjuration et d’obéissance ; d’établir dans toutes les églises l’usage du symbole orthodoxe ; de préparer la réception d’un cardinal légat avec les pleins pouvoirs de sa dignité et de son office, et de faire sentir à l’empereur les avantages qu’il pourrait tirer de la protection temporelle du pontife romain[1].

Il persécute les Grecs. A. D. 1277-1282.

Mais ils ne trouvèrent pas un seul partisan chez une nation qui prononçait avec horreur les noms de Rome et de l’union. À la vérité, Joseph n’occupait plus le siége de patriarche ; on lui avait substitué

    Fleury, Hist. ecclés., t. XVIII, p. 181-199 ; Dupin, Biblioth. ecclés., t. X, p. 135.

  1. Cette instruction curieuse, tirée avec plus ou moins d’exactitude, par Wading et Léo Allatius, des archives du Vatican, est donnée en extrait ou en traduction par Fleury (t. XVIII, p. 252-258).