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fides Orientaux, Les Francs entreprirent de rentrer dans Édesse ; ils furent vaincus, et Courtenai termina sa vie dans les prisons d’Alep. Il lui restait encore un ample patrimoine ; mais sa veuve et son fils encore enfant ne pouvaient résister aux efforts de leurs vainqueurs ; ils cédèrent à l’empereur de Constantinople, en échange d’une pension annuelle, le soin de défendre et la honte de perdre les dernières possessions des Latins. La comtesse douairière d’Édesse se retira dans la ville de Jérusalem avec ses deux enfans. Sa fille Agnès devint l’épouse et la mère d’un roi. Son fils, Josselin III, accepta l’office de sénéchal, le premier du royaume. Dans sa nouvelle seigneurie de la Palestine, il était tenu du service militaire de cinquante chevaliers, et son nom tient une place honorable dans toutes les transactions de la guerre et de la paix ; mais on le vit disparaître lors de la perte de Jérusalem, et le nom de Courtenai, de la branche d’Édesse, fut éteint par le mariage de ses deux filles avec deux barons allemand et français[1].

2o. Les Courtenai de France.

II. Tandis que Josselin régnait au-delà de l’Euphrate, son frère aîné, Milon, fils de Josselin et petit-fils d’Athon, jouissait en paix, sur les bords de la Seine, de ses biens et de son château héréditaire,

  1. Ses possessions sont enregistrées dans les Assises de Jérusalem (c. 326), parmi les mouvances de la couronne, qui doivent donc avoir été rassemblées entre les années 1153 et 1187. On peut trouver sa généalogie dans les Lignages d’outre-mer, c. 16.