Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et la maison d’Arpad donna pendant trois cents ans des lois au royaume de Hongrie. Mais les Barbares nés libres ne furent pas éblouis de l’éclat du diadème, et le peuple fit valoir son droit de choisir, de déposer et de punir le serviteur héréditaire de l’état.

Origine de la monarchie russe.

III. Ce fut au neuvième siècle, lors d’une ambassade, que Théophile, empereur d’Orient, envoya à l’empereur d’Occident, Louis, fils de Charlemagne, que le nom des Russes[1] se répandit pour la première fois en Europe. Les Grecs étaient accompagnés des envoyés du grand duc, ou chagan ou czar des Russes. [A. D. 839.]Ceux-ci, pour se rendre à Constantinople, avaient passé sur le territoire de plusieurs peuplades ennemies, et ils espéraient échapper au danger du retour, en obtenant du monarque français de les faire conduire par mer dans leur patrie. Un examen attentif fit découvrir leur origine : ils étaient de la

    exagérée par l’italien Ranzanus (Hist. crit. ducum, p. 667-681).

  1. Chez les Grecs, cette dénomination nationale est exprimée par Ρως, mot indéclinable, qui a donné lieu à plusieurs étymologies imaginaires. J’ai lu avec plaisir et avec utilité une Dissertation, De origine Russorum (Comment. acad. Petropolitanæ, t. VIII, p. 388-436), par Théophile Sigefrid Bayer, Allemand plein de savoir, qui a dévoué sa vie et ses travaux au service de la Russie. J’ai aussi profité d’un morceau de géographie de d’Anville, intitulé : de l’Empire de Russie, son origine et ses accroissemens (Paris, 1772, in-12).