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d’origine scythe ou esclavonne[1] ; des milliers de captifs robustes et industrieux y avaient été transportés de tous les pays de l’Europe[2], et Geisa, après son mariage avec une princesse de Bavière, accorda des dignités et des domaines aux nobles de l’Allemagne[3]. Le fils de Geisa prit le titre de roi,

  1. Parmi ces colonies on peut distinguer, 1o. les Chozares ou Cabari, qui se joignirent aux Hongrois (Constant., De admin. imper., c. 39, 40, p. 108, 109) ; 2o. les Jazyges, les Moraves et les Sicules, que les Hongrois trouvèrent sur le territoire où ils s’établirent ; les derniers, qui étaient peut-être les restes des Huns d’Attila, furent chargés de garder la frontière ; 3o. les Russes, ainsi que les Suisses aujourd’hui chez les Français, donnèrent leurs noms aux portiers des maisons royales ; 4o. les Bulgares, dont les chefs (A. D. 956) furent appelés, cum magnâ multitudine Hismahelitarum. Quelques-uns de ces Esclavons avaient-ils embrassé la religion musulmane ? 5o. les Bissènes et les Cumans, mélange de Patzinacites, d’Uzi et de Chozares, etc., qui s’étaient répandus jusqu’à la partie inférieure du Danube. Les rois de Hongrie reçurent (A. D. 1239) et convertirent la dernière colonie de quarante mille Cumans, et reçurent de cette colonie un nouveau titre (Pray, Dissert. 6, 7, p. 109-173 ; Katona, Hist. ducum, p. 95-99, 259-264, 476-479, 483, etc.).
  2. Christiani autem, quorum pars major populi est, qui ex omni parte mundi illuc tracti sunt captivi, etc. Ainsi parlait Piligrinus, le premier missionnaire qui entra en Hongrie, A. D. 973. Pars major est fort (Hist. ducum, p. 517).
  3. Les anciennes Chartres font mention des fideles Teutonici de Geisa ; et Katona, avec son habileté ordinaire, est parvenu à évaluer avec justesse la force de ces colonies, si