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dirigea ou fut entraîné vers la capitale de l’empire, La Bulgarie moderne, sur la rive méridionale du Danube, reçut alors le nom et la forme qu’elle conserve encore aujourd’hui ; ces peuplades acquirent par la guerre ou les négociations, les provinces romaines de Dardanie, de Thessalie et des deux Épires[1]. Elles enlevèrent la suprématie ecclésiastique à la ville qui avait donné le jour à Justinien ; et à l’époque de leur prospérité, la ville obscure de Lychnidus ou d’Achrida, devint la résidence de leur roi et de leur patriarche[2]. D’après une preuve

    sert 7, in scriptores rerum ital., t. V, p. 186, 187), et Beretti (Chronograph. Ital. medii ævi, p. 273, etc.), concilient aisément les différences apparentes qui se trouvent entre l’historien lombard et les Grecs cités dans la note précédente. Cette colonie bulgare s’établit dans un canton désert du Samnium, et apprit le latin sans oublier sa langue naturelle.

  1. Dans la dispute sur la juridiction ecclésiastique entre les patriarches de Rome et de Constantinople (Baronius, Annal. eccles., A. D. 869, no 75), ces provinces de l’empire grec, et parlant son langage, sont assignées au royaume des Bulgares.
  2. Cedrenus (p. 713) désigne clairement la position de Lychnidus ou Achrida, et le royaume dont elle était le centre. La translation de l’archevêché ou du patriarchat de Justinianea prima à Lychnidus et ensuite à Ternovo, a jeté de l’embarras dans les idées ou les expressions des Grecs. Nicephorus Gregoras (l. II, c. 2, p. 14, 15), Thomassin (Discipline de l’Église, t. I, l. I, c. 19-23), et un Français (d’Anville) montrent des connaissances plus précises sur la