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force de Durazzo, la prudence d’Alexis, le commencement d’une famine et l’approche de l’hiver trompèrent ses espérances ambitieuses, et ses confédérés gagnés abandonnèrent honteusement ses drapeaux ; un traité de paix[1] suspendit la terreur des Grecs, et bientôt la mort les délivra pour toujours d’un adversaire que ne pouvait arrêter aucun serment, que ne pouvait effrayer aucun danger et qu’aucun succès ne pouvait satisfaire. Ses enfans succédèrent à la principauté d’Antioche ; mais on fixa strictement les limites, on stipula clairement l’hommage, et les villes de Tarse et de Malmistra retournèrent à l’empereur de Byzance, qui possédait le circuit entier de la côte de l’Anatolie depuis Trébisonde jusqu’aux confins de la Syrie. La dynastie de Seljouk établie dans le royaume de Roum[2] se trouva séparée, de tous côtés, de la mer et du reste des musulmans. Les victoires des Francs, et même leurs défaites, avaient ébranlé la puissance des sultans, qui, depuis la perte de Nicée,

    gnifier l’Angleterre. Cependant nous savons, à n’en pas douter, que Henri Ier ne lui permit point de lever des troupes dans ses états (Ducange, Not. ad Alexiad., p. 41).

  1. La copie du traité (Alexiad., l. XIII, p. 406-416) est une pièce originale et curieuse qui exigerait et pourrait fournir une bonne carte de la principauté d’Antioche.
  2. Voyez dans le savant ouvrage de M. de Guignes (t. II, part. II) l’histoire des Seljoucides d’Iconium, d’Alep et de Damas, autant qu’on a pu la recueillir chez les auteurs grecs, latins et arabes : ces derniers paraissent peu instruits des affaires de Roum.