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d’Europe était un événement incertain sur lequel on ne pouvait compter. Le nombre des vassaux tenus au service militaire[1] se montait à six cent soixante-six chevaliers, qui pouvaient espérer le secours de deux cents de plus sous la bannière du comte de Tripoli ; chaque chevalier marchait au combat accompagné de quatre écuyers ou archers à cheval[2] : les églises et les vdles fournissaient cinq mille soixante-quinze sergens, probablement des soldats d’infanterie ; et la totalité des forces régulières du royaume n’excédait pas le nombre de onze mille hommes, faible défense contre les troupes innombrables des Turcs et des Sarrasins[3] ; mais la sûreté de Jérusalem se fondait principalement sur les

    lat., t. V, p. 535, et les Observations sur Joinville, p. 84, 85 ; Jacques de Vitry, Hist. Hierosol., l. I, c. 67, 72). Illustrium virorum qui ad Terræ Sanctæ… liberationem in ipsâ manserunt degeneres filii… in deliciis enutriti, molles et effæminati. (Voy. Sanut, l. III, part. VIII, c. 2, p. 182.)

  1. Ce détail authentique est tiré des Assises de Jérusalem (c. 324, 326, 331). Sanut (liv. III, part. III, c. 1, p. 174) ne compte que cinq cent dix-huit chevaliers et cinq mille sept cent soixante-quinze hommes d’armes.
  2. Le nombre total et la division fixent le service des trois grandes baronnies à cent chevaliers pour chacune ; et le texte des Assises, qui porte le nombre à cinq cents, ne peut se justifier que par cette supposition.
  3. Cependant dans les grands dangers de l’état, dit Sanut, les chevaliers amenaient volontairement une suite plus nombreuse, decentem comitivam militum juxta stalum suum.