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corps de Jésus-Christ sur la croix et dans l’Eucharistie. De l’aveu de leurs ennemis, le culte des Bulgares était simple, et on ne pouvait rien reprocher à leurs mœurs : leur modèle de perfection était si élevé, que chacune de leurs congrégations, dont le nombre augmentait chaque jour, se divisait en deux classes, ceux qui pratiquaient cette perfection et ceux qui se bornaient à y aspirer. [Persécution des Albigeois. A. D. 1200, etc.]Les pauliciens avaient surtout jeté de profondes racines dans le territoire des Albigeois[1], situé dans les provinces méridionales de la France ; et sur les bords du Rhône se renouvelèrent, au treizième siècle, ces alternatives de persécution et de vengeance qu’avaient offertes les environs de l’Euphrate. Frédéric II fit revivre les lois des empereurs d’Orient, Les barons et les villes du Languedoc retracèrent les insurgens de Téphrice ; la gloire sanguinaire du pape Innocent III surpassa celle de Théodora même. Ce fut en cruauté seulement que les soldats de cette impératrice purent égaler les héros des croisades ; la cruauté de ces prêtres fut passée de bien loin par les fondateurs de l’inquisition[2], établissement plus

  1. Mosheim (p. 477-481) donne une idée juste, quoique générale, des lois portées à l’égard des Albigeois, de la croisade publiée contre eux, et de la persécution qu’ils ont essuyée. On en trouve les détails dans les historiens ecclésiastiques anciens et modernes, catholiques et protestans ; et Fleury est le plus impartial et le plus modéré de tous les auteurs.
  2. Les Actes (Liber sententiarum) de l’Inquisition de