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ficat. Il tenta de réunir les puissances de l’Occident dans une circonstance où les princes étaient séparés de l’Église, et les peuples de leurs princes, par l’excommunication que ses prédécesseurs et lui-même avaient fulminée contre l’empereur et contre le roi de France. Philippe Ier, roi de France, supportait patiemment des censures qu’il s’était attirées par le scandale de sa conduite et de son mariage adultère. Henri IV d’Allemagne soutenait le droit d’investitures, la prérogative de confirmer les élections des évêques par la crosse et l’anneau. Mais en Italie, le parti de l’empereur était écrasé par les armes des Normands et de la comtesse Mathilde ; et cette longue querelle venait d’être envenimée par la révolte de son fils Conrad et l’ignominie de son épouse[1], qui révéla, dans les conciles de Constance et de Plaisance, les nombreuses prostitutions auxquelles elle avait été exposée par un mari peu soigneux de l’honneur de sa femme et du sien propre[2]. L’opinion

  1. Elle est connue sous les noms de Praxes, Eupræcia, Eufrasia et Adelaïs ; elle était fille d’un prince russe, et veuve d’un margrave de Brandebourg. (Struv., Corp. Hist. german., p. 340.)
  2. Henricus odio eam cœpit habere : ideo incarceravit eam, et concessit ut plerique vim ei inferrent ; imo filium hortans ut eam subagitaret (Dodechin, Continuat. Marian. Scot., apud Baron., A. D. 1093, no 4) et dans le concile de Constance, elle est représentée par Bertholde, rerum inspector : quæ se tantas et tant inauditas fornicationum spurcitias, et à tantis passant fuisse conquesta est, etc. ; et