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tioche demeurait fidèle à Jésus-Christ et à César ; mais cette province solitaire ne pouvait espérer le secours des Romains, et les forces mahométanes l’environnaient de tous côtés. Philarète, son gouverneur, désespérant de se défendre, se disposait à sacrifier sa religion et son devoir ; mais il fut prévenu dans le crime par son fils, qui, se rendant en hâte au palais de Nicée, offrit à Soliman de remettre entre ses mains cette ville importante. L’ambitieux sultan monta à cheval, et fit une marche de six cents milles en douze nuits, car il se reposait le jour. Tels furent la célérité et le secret de l’entreprise, qu’Antioche n’eut pas le temps de se reconnaître ; et les villes qui en dépendaient, jusqu’à Laodicée et aux confins d’Alep[1], suivirent l’exemple de la métropole. De Laodicée au Bosphore de Thrace, ou bras de Saint-George, les conquêtes de l’empire de Soliman occupaient un espace de trente journées de chemin en longueur, et de dix ou quinze en largeur entre les rochers de la Lycie et la mer Noire[2]. L’ignorance

    camp des Turcs comme s’il y avait été. Matres correptæ in conspectu filiarum multipliciter repetitis diversorum coitibus vexabantur. (Est-ce la bonne version ?) Cum filiæ assistentes carmina præcinere saltando cogerentur. Max eadem passio ad filias, etc.

  1. Voyez des détails sur Antioche et la mort de Soliman, dans Anne Comnène (Alexiad., l. VI, p. 168,169), avec les notes de Ducange.
  2. Guillaume de Tyr (l. I, c. 9, 10, p. 635) donne les détails les plus authentiques et les plus déplorables sur les conquêtes des Turcs.